on se réservait de filmer un jour,
de renouer avec une tentative ancienne,
on avait su presque tout de suite qu’on ne serait pas doué,
on n’a pas le sens du 3D, en tout cas pas visuel,
on ne sait pas l’escalier, le palier regardant dans la surface au sol, cette circularité qui balaie les niveaux, les prend en à-pic, par en-dessous, latéralement, dans un traveling classieux, ça n’est pas pour soi,
mais il existe une autre forme de 3D, l’embrassement tout ensemble de plusieurs dimensions du récit, savoir dire à la fois « sa peau prend ce coup de vent qui la recouvre de piquants dressés à son insu » et quelque chose comme « le cadre s’agrandit rendant au contexte sa valeur d’explication » ou « le pré se refaisant après la nuit plante là tous les matins la bonne photo à l’ouverture des volets », coincé avec un « repoussons les rêves, pour se rendre ouvert au réel »,
on pourrait croire que ça ressemble au « en même temps » qu’on relève à chaque apparition, mais ce n’est pas une succession de possibilités, un enchaînement paresseux type dialectique qui se traîne, ici, c’est l’écriture d’un tout, par exemple "son insuffisance est à la hauteur de sa suffisance", peut-être une dialectique aboutie qui ne laisserait plus voir ses coutures, trois états complémentaire d’une pensée, de l’entre-pensé, s’entre-colorant, remédiant à l’impensé, le rendant lisible et à ce titre visible, on créerait une forme d’impensé, on le penserait au pluriel, un parmi les autres impensés, et ce ne serait jamais qu’un flash distinct des autres flashs, mais capté et réel,
mais peut-être ça n’a-t-il rien à voir avec l’impensé, unique et neutre, une figure d’absolu ?