L’imaginaire t’a amené au-delà de la terre,
tu as roulé sur la voie étrangère
et soudain la direction ne suffit plus, et pour l’intention
quelque chose d’un présent qu’il faut continuer,
s’enfoncer dans l’instant comme on explore un mur,
sans porte ni fenêtre, juste ça, une gageure,
qu’à force s’ouvrira.
Un temps d’intensité, et sans désespérer,
comprendre qu’il n’est là que pour trame de soi,
qu’on file ou qu’on tisse, qu’il est un déroulé,
offert à sa pensée, un flanc tissé de soie,
ou une peau, qui génère une chaleur,
un attisé de braise, savoir qu’elle ne brûle pas,
qu’on ne la craindra pas, nul jour, nulle nuit.
Et des images naissent, dans le rire et le sable,
c’est ainsi qu’on repasse,
qu’on part sécher sa larme, qu’on met l’autre sur la forge,
qu’on s’effondre, qu’on repart,
et même qu’on se redresse,
il ne tient qu’à soi de créer cet espace,
il ne vient que de soi que d’incréer, vivants, le velouté d’un corps,
la magie de l’ancien, la grâce des statues, guerrières ou menacées.
Une scène, où ne manquent que bras tendus d’amant.