Certaines réalités ne sont appréhendées dans leur profondeur qu’avec l’expérience personnelle, ce sont généralement les plus subtiles, de celles qui creusent le présent, donnant aux secondes et aux minutes une consistance nouvelle, ouvrant des horizons de pensée, faisant sourire parfois, ah, c’est ça qu’on ressent quand, sourire parce qu’on goûte cette perception nouvelle, qu’on a enrichi sa palette d’émotions, que cette compréhension nous rend plus humain ou qu’on perçoit tout à coup sa propre naïveté à n’avoir pas saisi la dimension d’une joie ou d’une souffrance, devant lesquelles on était passé sans s’arrêter, telle phrase d’un auteur, aussi, qui nous devient tout à coup évidente de force ou de délicatesse, qui ouvre des doutes sans pour autant désespérer, peut-être de ce qu’éprouver après d’autres, avec d’autres et à partir de soi nous met en chemin jusqu’à la prochaine réalité pas encore découverte. Que vivre serait ça, creuser le subtile.
