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« Yeki boud, yeki naboud », « Il y avait quelqu’un, il n’y avait personne » ; ainsi commencent les contes persans [1], une interrogation sur le sens de la vie, sur la mort, selon le poète Omar Khayyâm, on pense presque à une figure de Planck, dans l’espace-temps, le petit chat est mort/vivant, suprême définition de la fiction aussi, sache-le, lecteur, « il y avait quelqu’un, il n’y avait personne », un bord d’abîme où on s’abime, imaginer l’inconcevable, quelqu’un et personne à la fois, bande-annonce du fantastique, cet imparfait pose le performatif impossible mais qui y prétend pourtant dans cet « en train de se faire », le « il était une fois » de nos contes insiste sur le temps, sur le temps unique, sur le temps jadis, clef du merveilleux parce que très ancien, « il y avait quelqu’un, il n’y avait personne » joue sur l’être, le personnage, une image qui s’affiche et n’a jamais été affichée, était-ce la même fois, était-ce dans un mouvement, un avant, un après, faut-il concevoir la disparition ou d’emblée accepter le pacte du conteur, sache qu’ici n’est pas la réalité, mais un réel évanescent, et le pire, sans intention, « il y avait quelqu’un, il n’y avait personne », recèle un point de vue, celui d’un narrateur omniscient, qui embrasse la scène sans émotion particulière, lui seul ne se cogne pas la tête sur la situation, il oppose les deux assertions sans plus. Où il faudra que le lecteur admette que le « il y avait quelqu’un, il n’y avait personne » est peut-être un rêve, un petit jeu de rêve, un rêve de petit jeu sur la présence et l’absence, le petit Hans et sa bobine, le fort-da, le conte pris à sa source, la mère, là et pas là, qu’il l’admette à l’endroit de l’histoire racontée au lit, murmurée à l’oreille de l’enfant, « il y avait quelqu’un, il n’y avait personne », la voix à l’origine du conte et s’effaçant du paysage, qui viendra occuper ses pensées finissantes du jour et susciter les fantasmes de nuit, il y avait quelqu’un, il n’y avait personne, quelle place là pour l’enfant ou comment le vivre est précisément dans cet entre-deux.

[1rappelle ce jour Marjane Strapi sur France Culture, citant aussi le poète Omar Khayyâm

écrit ou proposé par Christine Simon
BY-NC-SA (site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
première mise en ligne le 31 juillet 2025 et dernière modification le mercredi 9 septembre 2015
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