dans la perspective, l’horizon azuré, réchauffé des collines de paille et de ces terres rouges tout juste retournées, dans l’infini rebond de ces courbes qui dansent, mosaïque sur les Monts, rayonnent les vibrations, la chaleur qui baigne, celles d’un astre constant, une ombre en croise la course, projetant son reflet sur l’adret d’un coteau que grimpe la garrigue, elle plane sur les airs, elle effleure les reliefs, seul son cri, déchirant le mystère, en fait la singularité, reconnue par l’homme qui marche sur le sentier de crête,
abandonnée à la terre d’herbes jaunies et de buissons épineux, une masse de métal sans reflets vient troubler le camaïeu des zones arides, elle appartient au paysage, porte toujours la trace de ces mains paysannes, façonnée, elle a façonné les sphères éclectiques, son soc en a creusé les lignes en rectangles, s’arrêtant juste aux angles, vaillante jusqu’à la rouille splendide de ses arêtes, reposant à présent dans l’harmonie humaine, la laissant, signature, sur la bordure d’un champ,
et l’homme avance, peinant, courbé sur la montée, à l’exacte jonction des deux pentes qu’il domine, arrimé au chemin, pierres qui roulent, s’arrêter, peut-être à cet instant, où il relève la tête, surpris par l’heure intense, le silence d’un midi, que ne fend que l’écho, qui résonne dans l’espace, passant sans bien comprendre la parade amoureuse d’une ombre au paysage.
en écho à l’atelier d’hiver 2015 de François Bon « 10. Ne pas mentionner l’oiseau »