Le pré était envahi, hautes herbes, graminées ou poacées comme on voudra, le paysagiste est passé, débroussailleuse thermique, n’a laissé que le figuier, le lilas, le pommier, les iris, et les rosiers, a mis à bas un poteau de ciment dont on voit par la partie cassée le fer à béton, très lourd porté à deux, à l’entrée on a rapporté des petits bouts de sacs plastique transparent, une longue sardine en métal rouillé, une chaîne ancienne, un mètre ou deux de câbles gainés de plastique bleu et blanc, qui servaient de corde à linge, un reliquat de plessis à rondins de bois verticaux, teints au brou de noix et reliés par un fil de fer, quelques grosses pierres de grison, la pierre d’ici, deux bâtons de bois cachés au pied des ronces qui donneront bientôt des mûres bien noires, il a encore passé la tondeuse pour retirer les débris végétaux, il est parti, sa longue remorque pleine, un carré de trois cent cinquante mètres carrés de gazon court, une page blanche.
