Ta main sur le mur, sur un mur de la rue, cette rue plutôt moche, avec ses grands tunnels de béton qui sucent un vent violent, même le léger coude, ce double identifiant de l’axe, en pente, en courbe, la rue qui te plie à la sortie, celle qui te met à terre, à cet instant où tu redescends, la rue se remplit d’un toi aboli, le visage, la nuit, la bête, la bouche à court d’air, un toi aboli d’une ombre révélée, toi aboli par l’autre, l’autre dans ton ombre, c’est pareil, dans le journal officiel, on publie les changements de noms, le Lévy remplacé par le Simon, ça a existé pendant la guerre, paraît que c’est long et coûteux en France de se faire lever le nom, lui a essayé de te mettre sur la trace, mais il n’a fait que t’induire en erreur, ce n’est qu’après coup que tu comprends que c’était une tentative, qu’il voulait vraiment, qu’il a essayé sans réussir, le journal officiel qui ne pouvait rien pour cette affaire, ni officielle, ni au journal, tout était dans le catimini, ce qu’on ne dit pas ou que le soir après quelques verres, ou que certains ont fini par lâcher avec cruauté, entre les bougies du gâteau et une jalousie mal serrée, ranse, là que tu as cherché l’air, mais il n’était que violence ce soir-là