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entrons dans la pièce, un canapé recouvert d’un boutis fleuri sur fond vert, une indienne, deux étagères en stratifié, portant panières blanches remplies de documents, des manuscrits non envoyés aux éditeurs, des archives pour un prochain roman, accumulées depuis trente ans, sur un mur jusqu’au plafond, la bibliothèque des essais et livres inclassables, debout devant les livres, une photo d’une sculpture de bois polychrome de Massiac (Cantal), une Vierge en majesté du XIVème siècle, une améthyste brute, une fraise à laquelle il manque deux dents, datant du temps où tu travaillais à l’atelier perceuse électrique de Peugeot, un livre de la maison d’édition Autrement, Arctique Extrême, de Charles Weinstein, sous-titré Les Tchouktches du Détroit de Béring, un volume édité par J. Don Read et D. Stephen Lindsay, intitulé Recollections of Trauma, Scientific Evidence and Clinical Practice, l’Anthologie de textes érotiques féminins (1799-1984) de Claudine Brécourt-Villars, Ecrire d’Amour, une photo de Mélie Létrange, intitulée Le petit train – Kayes – Mali, montrant un enfant noir vêtu de blanc, créant un petit train bleu, composé de boîtes bleues, reliées par un long ruban de coton blanc, le tout posé à terre sur un sol sablonneux, un livret de 1938, de A. Lhermitte, S.S., édité chez Casterman à vingt mille exemplaires, intitulé Contre l’esclavage, avec sur la première page une dédicace du Père Flory de Montbéliard, faisant don du livre à ton père, le carton orné d’une des œuvres de Florence Reymond, une femme en gisant rose, pour son exposition Chaos, rêveries et somnifères, un livre de chez Autrement, dans la collection Littératures, dirigée par Henry Dougier, Peaux de phoque, d’une auteure tchouktche, Veqet, une photo de ton fils posant devant une autre bibliothèque, tenue par une pince à billets en or, empruntée à son père et jamais rendue, un meuble de rangement avec casiers remplis de, machine à coudre, boîte comportant l’enregistreur H4N, le casque, et autres câbles, jeu de dames, jeu d’échecs en bois, jeu de domino, une série de disques durs externes faisant sauvegarde, des DVD, des baffles et un ampli tuner, à sa droite une imprimante HP Office Jet Pro 8600, au-dessus du canapé, l’aquarelle géante de Christine Laquet, artiste nantaise, représentant au premier plan un homme, au bord de la Loire, cadré buste, couché dans l’herbe sur le côté, la silhouette qui se détache du fleuve en dessine une sorte de rive, sur son T-shirt, les mots same old, same old, qui rappellent les tags de Basquiat à New York, samo, un ordinateur PC sur un guéridon octogonal en bois marqueté, un cartonnier revêtu de cuir, des tiroirs, qui contiennent des stocks de papier et un tiroir vide, où sont rangées les cartouches d’encre quand il y en a, le bureau, à angle droit de la fenêtre, une table en acajou, sur laquelle se trouve l’ordinateur Apple, un MacBook Pro, une boîte fourre-tout contenant stylos, agrafeuse, paire de ciseaux, et, à droite de l’ordinateur une tablette numérique, le bureau est un peu encombré de papiers, le dossier Carsat, des pages imprimées de poèmes, un livre d’Alaa El Aswany, l’immeuble Yacoubian, et le livre de Valérie Rouzeau, Va où, le temps qu’il fait, pas encore lu, par la fenêtre on aperçoit le jardin, à cette hauteur on en comprend le plan général, au fond, cachant le compost du voisin, une palissade constituée de bambous coupés à un mètre quatre-vingt de haut et noués entre eux à la corde japonaise, qu’on trempe dans l’eau et qui en séchant se durcit pour mieux maintenir les tiges, en contrebas du jardin bordé par un mur, un autre jardin d’une voisine anglaise, qui ne vient que l’été, et plus loin le parc arboré d’un autre voisin, qui va y donner un concert de jazz début juin, sa maison blanche ne comporte aucune fenêtre sur la façade visible et sa découpe fait penser à un Magritte, surtout la nuit avec la lune en surplomb

écrit ou proposé par Christine Simon
BY-NC-SA (site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
première mise en ligne le 21 mai 2017 et dernière modification le dimanche 22 octobre 2017
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