Tu dois parfois t’arrêter, t’élever légèrement au-dessus du niveau du sol et contempler ce qu’il s’est travaillé en toi les derniers jours, depuis disons la mort de Simone Veil, et ce beau documentaire où tu as enfin la réponse à une question que tu t’étais posée il y a longtemps, pourquoi donc avait-elle conçu de mettre son numéro de prisonnière de camp sur son épée d’immortelle, quand on apprend que de l’autre côté du pommeau en symétrie figure son prénom et son nom, ça s’éclaire, que se donne là le sens d’une vie, une lutte qu’elle rejoue partout comme si rien ne pouvait le faire oublier, le refus de l’extrême déshumanisation dont toujours elle se doit de triompher, comme si le fait d’y avoir survécu jeune reposait l’enjeu ad vitam aeternam, marquant son destin d’une clef d’effroi toujours à museler.
Messages
1. l’épée d’immortelle, 14 juillet 2018, 18:55, par Dominique Hasselmann
Son numéro était déjà inscrit, tatoué, dans la chair de son avant-bras...
Voir en ligne : Dominique Hasselmann
2. l’épée d’immortelle, 14 juillet 2018, 23:44, par christine simon
Ce numéro sur l’épée a pris une portée symbolique, ça que j’ai compris, elle a construit quelque chose en lui opposant son nom