chaque jour écrire un peu du ciel,
forme brève
ciel jaunâtre,
aucune rime ne saurait satisfaire mon envie de bleu
seuls,
les nuages verts au feuillage tremblant
cherchent pages blanches
reste d’aurore sur la portée,
ailes d’hirondelles en guise de mots
un cumulus en volute rose,
cadrée plein centre une virgule
en peau d’orange, blancs émissaires
le texte dans son jus
ornements, croix, stratus,
la page se dessine, chamarrée blanc
la noce avec le rouge,
la gomme du temps qui passe,
jusqu’à cette tentative, écrire le souvenir
masse poussée par le vent,
la déchirant, des serpentins,
on n’écrit pas sans le mouvement
statique, profondément statique,
profondément jusqu’à l’horizon,
l’adverbe en trop mais inévité
c’est la charge des cavaliers,
à l’heure où l’Ouest se lève,
on guette l’inspiration, on aspire à
hésitation ton sur ton
une mouette fait le contraste
pointe à la ligne
granulométrie, ça grumelle
mais on s’en moque,
lecture et relecture
hier soir, lune striée
au violon peut-être
de Bunuel la trace manque
cache épaisse
on n’y peut rien
rêve d’un écrit clair
des rouleaux empilés à flanc de colline,
ne déroulent rien, ils s’esquivent par la gauche
une écriture à rebours de son utilité,
comme on dit qu’elle joue les utilités, mais là ce serait le contraire
en dentelles et lacis
maladresse des agencements
parfois on écrit trop, on ne laisse pas venir
à-plats à deux couleurs,
les nimbus apparaissent,
le montage se prépare
lueur à peine
cendre éteinte du matin,
relancera le feu
sculptures fines,
corniches de stuc,
moments précieux à noter
ces aubes qui n’en sont plus,
rentrées dans l’obscurité
mais la lumière aux mots
ouate, ouate, ouate,
et soudain l’éclat bleu
on chante sur la page
par la lucarne, le pétrole
et derrière, une traînée de nuit
la question d’une promesse à soi
le pouls du ciel battait,
une Italie d’étoiles
les lettres scintillaient
bouée sentimentale
gonfle les joues
on s’y remet
petit pan de ciel orange
entre deux bosquets verts,
on espère le point à la ligne
voir ici "d’écrire, un peu" Antoine Emaz
Messages
1. série ciel, 18 août 2019, 11:55, par Dominique Hasselmann
Le ciel sans sourciller... :-)
Voir en ligne : Métronomiques