Parfois, tu écris en rafale un texte lourd, mauvais, tu devrais t’arrêter, mais tu poursuis pourtant, tout en sachant que tu ne le garderas pas, tu vas au bout de cette perspective, tout en sachant qu’une fois ces mots sortis, tu les effaceras, mais pas complètement, qu’en réécrivant par-dessus, c’est-à-dire par-dessus le blanc de l’écran, il en restera quelque chose, absent mais sensible, le texte plus sobre, moins lyrique, plus abouti sans doute aussi, garde en mémoire toutes ses strates de travail, mais surtout ce quelque chose de spécial, l’intention première, qui mérite d’être sauvée.