le point imaginaire

< écriture au fil des jours < fragments

Les derniers textes…

ce qu’elle ne savait pas, la planche

23 février
la couleur était rouge du manteau d’incertaine

dans les replis du temps

16 mars 2020
un signe familier

vie et mort d’un platane MàJ1

30 décembre 2017
ou les accidents de la mémoire

graphique

28 juillet 2017
quand nul besoin

sarments de vie

2 janvier 2017
que la vigne

ce qu’elle ne savait pas, la planche

La couleur était rouge du manteau d’incertaine,
elle allait par chemins croyant en son Royaume,
l’attendait quelque part,
et quand elle franchirait
les portes,
elle le saurait.

Mais l’attendait la planche,
point de salut ici,
une bien sûr équarrie
lourde de sa certitude,
de banc, de façade, et même de pont-levis
qui se serait gaussé de sa marche forcée,
à rejoindre le Château
sans s’être alertée de sa propre fêlure.

Ce qu’elle savait, la planche
c’est qu’elle avait tout lieu
de venir coincer la belle dans son mur
se gêner, elle avait toute l’enfance
et le doute sur le nom
et même l’anonyme visage
pour se croire permis
l’odieux aplatissage.

Ce qu’elle ne sentait pas, la planche,
c’est le fort vent du large
qui levé de bonne heure
avait jailli du fond d’un océan
envahi le delta
enfilé la rivière
remonté la vallée
et puis d’autres encore
pour bousculer d’un souffle
sa fragile stature.

Le blanc et puis le rouge
et ce gris de collier
n’aurait plus alors
qu’à vaquer, oui, vaquer
s’éloigner du sort
qui l’avait gardé là.


sculpture de pierre
roland mousquès
vialas (figerolles-cévennes)
crédit photo christine simon

Site sous licence Creative Commons