ce qui pleure dans le rêve
#9
L’appartement à géométries infinies dans lequel je rêve et qui me vaut tristesse inconnue, dont les motifs sont inconnus mais pas l’univers, des pièces longues et déformées, en semi-pénombre, la voix avec l’accent anglais d’une amie, les couleurs, parfois des flashs fluo, les complications de l’espace, la coexistence de petits mondes, chacun avec son étrangeté, mais qui s’interpénètrent ouvrant les pas à une déambulation façon craquements de parquet, l’appartement, un lieu d’abandon d’âmes, une ère pour errants intimes, il y a comme ça des endroits envahis de traces d’êtres qu’on n’a pas totalement laissé partir, ils auraient comme des bouts d’eux-mêmes retenus par-là, dans un de ces haussmanniens ou plutôt un labyrinthe d’hausmanniens, enchâssés les uns dans les autres, figure peut-être d’une litanie de tous les intérieurs où se serait tramée la famille et son reste.