la phrase avait perdu son ombre d’italique,
son flanc n’abritait plus, ses mots pas contenus,
elle vivait en jachère, mais pour quel exquisite
et guettait le semeur, le vent et puis le grain,
qu’elle était tendre cette terre, de tant de minéraux
la phrase attendait l’heure ou plutôt la saison,
timide épistolaire d’un printemps sans musique
la valse-hésitation d’un verbe flamenco,
d’épithètes, d’attributs,
sans queue ni tête, les substituts,
– pas de destination à celui qui erre-,
prit fin avant le point
descendais l’escalier, savais pas où, les pieds,
bégaiement commença, sous la charrue, le soc,
humant le silence, le mot chercha le fond,
la voix du labour, un dimanche, sans âge
ouvrons les guillemets, même sans majuscule,
sans même la prétention d’une histoire à grande hache
à conjuguer le sens s’alignent les sillons,
nous irons à poème et puis boustrophedon
chen zhen
galerie perrotin
crédit photo christine simon