Cela commence comme une fraction, Zouc par Zouc, mais au lieu de diviser, elle multiplie.
Cette équation, c’est l’improbable rencontre entre Hervé Guibert et Zouc, et cet entretien qui en est sorti.
Zouc y apparaît à l’image de ce qu’elle est, cet albatros aux ailes trop longues, cette innocente façon Faulkner, toujours dans les affaires des autres, pas suffisamment présente aux siennes.
Destin d’une têtue, le pas de chance d’une malaimée, l’orgueil de celle qui n’en a cure, mais qui cherche partout un tuyau à oxygène sans le trouver, entre l’étable et l’hôpital psychiatrique, à envier les enfants du fermier, elle la bourgeoise, à écouter les mots des fous et des infirmières, à s’imprégner de cette Suisse bien rangée dans un boîte.
Personnage lucide, elle n’a qu’un tort, dire ce qu’elle pense, ne pas respecter la normopathie ambiante.
Par l’humour, elle a trouvé le biais, celui d’un geste qui fait hurler de rire, d’un accent qui renvoie à l’enfance. Quand son jeu faisait rire le curé de la paroisse, qui sortait dit-elle par la sortie des artistes derrière l’église.
Ce qui trouble, c’est que la nausocomie l’ait attrapée, alors qu’elle traçait son chemin, que l’hôpital général ait réussi ce que l’hôpital psychiatrique n’avait su faire, la faire taire à nos oreilles, la soustraire à nos yeux.
J’aimerais qu’elle lise ces lignes, j’aimerais qu’elle puisse blaguer sur ce blog.
Que fais-tu, que fais-tu, Zouc ma sœur ?
– Oh, la petite fourmi, elle est toute petite. Alors petite fourmi, tu vas à l’école ? (pan, elle l’écrase).
monika sosnowska
installation view, glasgow, 2004
(droits réservés)
zouc par zouc
hervé guibert et zouc
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