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Alfred Jarry (1873-1907) – Jarryve dimanche au vernissage – Alfred Jarry Archipelago – nom du projet entre Le Quartier de Quimper, la Ferme du Buisson à Noisiel et le Museo Marino Marini à Florence, dans le cadre de Piano, plateforme franco-italienne d’échanges artistiques, plusieurs expos – Archipelago est resté, comme métaphorique de la coopération entre les centres d’art, mais aussi au sens où « tout un pan de l’art et de la performance actuels est traversé par cette puissance de transgression jarryesque » – à Noisiel, deux commissaires, Keren Detton du Quartier de Quimper et Julie Pellegrin du Centre d’Art de la Ferme du Buisson – et notamment pose la question du comment aborder dans un accrochage la question de la littérature dans l’art, hein, les mots, sur le mur, pari risqué, faut prendre son temps pour entrer dans les œuvres, mais une fois que tu le fais, c’est puissant – tu adhères à l’idée, il y a un archipel jarryesque, qui relie ces artistes entre eux, ça fait sens - 900 pages de William Anastasi, né en 1933, écrites à trois couleurs, manuscrites, collées les unes à côté des autres sur des murs tronqués ne descendant pas jusqu’en bas, reposent sur une colonne – obsession – Pataphysique – comment Duchamp, Joyce, Cage, trempés dans la sauce de Jarry – quête intertextuelle, redresseuse des torts plagiaires, mais humour/culpabilité, le pou, les sept putes, tuer la mère – belle lecture par l’artiste – autres œuvres, lui pris dans le même phénomène d’influence – sa technique de peindre un tableau par lettre du mot de 100 lettres qui inaugure Finnegans Wake : Bababadalgharaghtakamminarronnkonnbronntonneronntuonnthunntrovarrhousawnskawloohoohoordenenthurnuk – tu ne prononceras pas le nom de Dieu, et tok, là c’est carrément sa voix qu’on entend et qu’on lit sur les tableaux, chaque toile en noir, la diviser en six parties, tirer aux dés l’endroit où apposer la couleur – j’ai serré la main du type qu’a serré celle de Warhol, Rauschenberg, Serra, John Cage ou Merce Cunningham, ça brûle – Tala Madani, iranienne, de ces Jarry qui s’ignorent, qui l’inconnaissent, mais en sont les héritiers, Projector, 2011, huile sur lin, Ol’factory, film d’animation – Mike Kelley, Spread-Eagle, 2000, sculpture en papier mâché, polysémie, aigle aux ailes déployées, mais signifiant aussi chauvin américain (adjectif), écartèlement (nom) – symbole d’une nation, de sa régression, de sa surabondance/surconsommation – Julien Bismuth – piles de posters posées au sol – photos noir et blanc de citations de Jarry, mettant en scène la situation de lecture, le lecteur pose ses doigts sur les phrases, le livre, sorte d’indexation en abîme, photos de textes de Jarry, posées dans des salles en relation avec l’artiste exposé, objet des photos, lui-même posant l’index sur la citation – les commissaires parlent de « cartels poétiques », beau parce que position basse et forte – une sorte de petit vertige, soulignement, signature, archive, lecture dans le même acte – Nathaniel Mellors – sa vidéo Giantbum, 2008 – de la performance sur scène, puis filmée, l’explorateur enfermé dans les intestins d’un géant – le rôle du père envoyé pour chercher une sortie, qui devient « mangeur de merde, festoyant sur des croupes et blâmant les Ploppen, les créatures monstrueuses qu’il a rencontrées dans les entrailles du géant » – aime le côté farce, coprophagique, blasphématoire, les supputations sur ce que fait le père, ces Ploppen qui hantent l’image sans apparaître, british Monty Python, mâtiné d’expressionnisme allemand à la sauce Rabelais, jarryesque, quoi, ça ravigore – The Object (Ourhouse), 2010, la tête de latex qui crache au-dessus d’un seau, tu suis le tuyau, ça rentre dans sa tête par une pompe et il recrache, on ne s’en lasse pas – Paul Chan – The body of Oh Doctor Ebing, 2008 - je recopie la notice « Depuis dix ans, Paul Chan explore le potentiel esthétique, narratif et interactif des polices de caractère. Dans le cadre de son projet Sade for Sade’s sake, il crée 21 typographies qui transforment l’acte de taper en performance sadienne. Ces caractères sont composés de fragments de phrases inspirés par les propos de personnages de Sade, de stars du porno ou de personnalités médiatiques. Mis à disposition du visiteur sur un ordinateur, ils lui permettent de générer son propre texte. » et voilà comment mon nom se transforme en – d’autres artistes, pas tout pu approfondir – revu les amis, discuté avec JP, sa grande année, entre bébé, prix et expo, et rencontré DG, chouette repas le soir avec les artistes – de ces expos qui ne tétanisent pas, bien au contraire

écrit ou proposé par Christine Simon
BY-NC-SA (site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
première mise en ligne le 20 octobre 2015 et dernière modification le dimanche 3 décembre 2017
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