
[Apaisement]
Charles Juliet
P.O.L.
(Journal VII)
(1997-2003)
22 janvier
Cette voix qui murmure en moi, quel mystère. Parfois elle se fait entendre alors que rien ne pouvait l’éveiller. J’étais dans un café. Je venais de lire dans L’Equipe les articles relatifs aux matches de rugby du week-end. Soudain, des mots se mettent à bruire. Je demande un stylo au serveur, et sur le dos d’une enveloppe, j’écris ce poème en moins d’une minute :
centrée
et combien gravetes yeux ta faim
comme un puits
un gouffreimmergés
tous deux
au plus reculé
d’un silence
qui repousse
le mondela calme tension
de ton écoute
prends prends
donnons-nous
du vivant