< écriture au fil des jours < fictions rapides

Les derniers textes…

un vrai conte de noël

25 décembre 2017
d’après un fait réel

l’homme qui murmurait des choses qu’on ne comprenait pas

14 novembre 2017
il avançait en trébuchant

il ne nous était rien arrivé

13 novembre 2017
le 13 novembre 2015

d’avoir trop vu

7 novembre 2017
la honte de se sentir impuissant

moins quarante

14 octobre 2017
il plonge

scènes ordinaires de banlieue

Bout de rien 1
La femme avance droit devant elle, indifférente à ce qui l’entoure, ses yeux sont légèrement ouverts, quelqu’un s’approchant de près y distinguerait un voile qui cache presque entièrement l’iris, le diagnostic peut-être une cécité, elle a le col sale et ce négligé qu’on voit aux aveugles esseulés, elle marche pourtant d’un pas rapide, supputation elle connaît le chemin. Elle parvient devant la grande dalle, là où toujours des gens aident, pour monter l’escalier, pour traverser et trouver la bonne porte, mais à ce moment-là personne sur la dalle. Elle attend.

Bout de rien 2
Un homme marche dans la rue, il est au téléphone, il parle fort, grande conversation, les affaires. Il ne prête pas attention. Seuls des murmures auraient pu l’alerter. Cachés en haut de la plateforme, des enfants passent la tête et ricanent. Plus tôt ils ont décroché un extincteur à l’entrée du garage, le plus grand s’en est emparé et vient de déclencher, un long tuyau tendu devant lui, il a descendu la rampe, s’est approché de l’homme à demi-retourné, et fait feu, vapeur, feu de cette neige aux quelques reflets bleus, l’homme prend sur le visage, sur les mains qu’il tend en avant, les petits tout autour trouvent ça amusant, ils rient, se bousculent, l’homme en silence devant le tir continu, puis de l’appareil ajuste et prend photo. Les petits alors remontent l’allée bétonnée et courent se réfugier derrière le muret du haut. Il dit : « j’ai la photo, j’ai la photo ». Deux quidam en bas bougonnent, on en faisait autant à leur âge.

Bout de rien 3
Conversation comme ça dans la rue. Une fille, un garçon. Elle, t’étais où, hein, t’étais où ? L’autre, t’es pas ma mère, j’fais ce que j’veux. Elle, non, mais j’suis ta copine. Lui, ta gueule, sinon j’vais t’cogner. Elle, t’as pas le droit. Lui, fous le camp, j’aime pas t’aimer, tu m’emmerdes. Elle, salaud. Mais ils restent là l’un en face de l’autre. Le garçon lève la main.

Une femme s’arrête, fait témoin, le mec, qu’est-ce que vous foutez là ? Rien. Foutez le camp. La femme reste. Alors il monte dans sa voiture et s’en va. La fille s’enfuit par le mail, se perdant dans les immeubles.


crédit photo christine simon


nouvelle publiée en avril 2013 sur le blog anthropia # blog

écrit ou proposé par Christine Simon
BY-NC-SA (site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
première mise en ligne le 16 janvier 2014 et dernière modification le lundi 4 mai 2015
Merci aux 135 visiteurs qui ont consacré au moins une minute à cette page

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)