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11 septembre
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11 septembre
ce jour de printemps, la barrière revêt

rouler la nuit

Il était 23h, près de la rue Lafayette, on quitte les copains sur le trottoir en face du restaurant, tous de passage à Paris, même l’amie venue d’Israël pour fêter son anniversaire - ça qui a changé, qui fait qu’on a quitté Paris, les amis étaient tous loin-, on a décidé de rentrer la nuit, on traverse Paris, on coupe la Seine juste après le Louvre, on rejoint la Porte d’Orléans, et on s’emmanche sur l’A6, on sait qu’on trouvera l’A11, quelque part, on craint d’avoir rater la bifurcation mais on la trouve au bout de la N104, jusque vers 2 heures du mat’ on est dans la dynamique du jour, même si les reliefs sont aplatis, on en a la mémoire, un paysage intérieur qu’on parcourt à ce moment-là, on sait qu’il ne faudra pas tarder à trouver une station essence, la jauge baisse très vite à 130 kms/h, et voilà on trouve la direction de Bordeaux Nantes, et enfin les lumières jaune et rouge d’une station Shell, on fait le plein, on emporte un gobelet couvert rempli d’un breuvage noir, amertume, puis on quitte l’A10, en route vers Chartres, puis Le Mans, on sait que va commencer la partie difficile, celle des heures où on dort d’habitude, on passe La Ferté-Bernard, on ne bifurque pas à Illiers-Combray, on aimerait, on se dit qu’on le refera un de ces quatre, plutôt de jour, pour entrer dans la maison de la tante Léonie, on file toujours sur Le Mans et on avale les kilomètres, de temps en temps les lumières rouges d’un camion fait qu’on éteint les phares longue distance, on passe Le Mans, on cherche une station éclairée pour s’arrêter, dans le parking on met le siège auto en position lit, on s’étend, on est presque dans son lit, on dort, un bruit réveille, vingt minutes à dormir, on se remet en route, un peu après on poursuit sur Angers, on bifurque avant d’y arriver, direction Saumur, cette sensation qu’on arrive, mais reste encore presque une demi-heure de route, on n’entre pas dans Saumur, et au moment de rejoindre l’axe Niort-Cholet, c’est la dernière ligne droite, on se surprend à faire un écart, on trouve un mini-parking et on s’offre à nouveau un mini-sommeil d’une demi-heure, c’est le dernier tronçon, on s’arrêtera encore une ou deux fois, à Doué, on passera chez le boulanger levé tôt, on reprendra un café pour finir le trajet, l’aube puis l’aurore, ce sera une belle journée, quand on arrive à la maison, on s’étale dans le lit, ouf, là on sait qu’il ne reste plus qu’à entrer dans une longue matinée de sommeil.

jazzy bazz - rouler la nuit

écrit ou proposé par Christine Simon
BY-NC-SA (site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
première mise en ligne le 25 mars 2017 et dernière modification le samedi 25 mars 2017
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