Hier, entendu sur France Culture, un entretien de Guillaume Erner avec Arnaud Desplechin, il répond à une question sur ce que lui a apporté l’œuvre de Claude Lantzmann, Shoah, et il souffle : qu’il faut filmer au présent.
Je trouve ça fort, oui, ça appris aussi, que le présent pour la Shoah, c’est la trace des corps perdus dans le présent des témoins, comme ce champ de Sobibor, qui parle plus violemment dans sa jachère, dans la cohorte des oies qui passent.
Et je me dis que nos présents de narration en écriture ont aussi cette valeur de faire renaître le passé en creux.
Mettre des mots ou des images d’aujourd’hui sur le passé perdu.