Dans un roman dont les trois-quarts contiennent très peu de dialogues en style direct, peut-on introduire un chapitre entièrement dialogué, c’est-à-dire rompre avec la marche de la narration, son côté sibyllin jusque-là, ou doit-on se résoudre à tout reprendre en discours indirect libre au risque de la lourdeur ? Envie de croire que le surgissement de l’oralité peut rendre compte d’une bifurcation de la relation entre les deux protagonistes, l’émergence d’une nouveauté, l’acceptation de se confier, qui va ouvrir l’autre dévoilement, celui du passé. Mais crainte que cela casse la modalité du texte, sachant que la parole n’est pas une modalité du réel ou à peine lorsque parcimonieuse.