Écrire un livre est très différent d’écrire un billet, ou même un poème. L’énergie qu’on y met, cet élan qu’on doit veiller à constamment tenir, prolonger, faire bifurquer pour ne pas se lasser, sur un temps plus ou moins long selon la nécessité du sens et de la langue, s’apparente davantage à une navigation transatlantique qu’à une régate ; on ne sait jamais si on parviendra au bout et dans quel état.
Après en avoir fini, on redescend en apesanteur, dans un état second, on redécouvre autour de soi le monde réel, on peine à se débarrasser des scories du texte, il y a un peu de ménage à faire, il faut reprendre pied sur la terre ferme, si banale, et cela dure d’autant plus que le voyage nous a emporté loin.
Voilà, on est arrivé, devrait-on se dire. Mais on ne dit rien. On est dans cette zone incertaine, où tout peut repartir bientôt, mais où on pourrait tout aussi bien raccrocher, allez, c’est suffisant, on a donné assez de sa vie à cette chimère. Oui, on pourrait se dire ça.
Messages
1. d’écrire, la fin, 26 décembre 2019, 16:03, par dominique.hasselmann@orange.fr
Il est un temps où il faut enfin mettre le point final. :-)
Voir en ligne : Métronomiques