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dans mon théâtre d’ombre

dans mon théâtre d’ombres chinoises
c’est d’abord une descente

la trace d’une carrière d’il y a longtemps,
à flanc de colline, un creusement
pour des schistes brillants,
un fort dénivelé, pas visible sur la carte de Cassini,

puis une remontée entre les maisons serrées,
le mot « goulet d’étranglement », on peut dire goulot, aussi,

mais n’étranglerait pas, tu vois,

juste un rétrécissement dans lequel on se faufile,

là que les photos sont belles,
les blessures de la pierre,
les traces des anneaux où on attachait les chevaux,
et puis l’entrée toute cabossée de l’ancienne menuiserie,

le pied a attaqué dur, pente rude,
mais le corps glisse entre les façades lacérées,
on y arrive toujours

au point le plus haut,
côté droit,
il y a ce triangle de trottoir à la pointe arrondie,
dallé de comblanchien, drôle d’idée,

c’est l’accès au quartier prévôtal,
un goulot encore plus étroit,
si on le suit, plus loin, un troisième
là on touche les parois des deux mains,

et au bout la maison au portail bleu,
pas encore de photo.

***

Si, au lieu de tourner à droite et te perdre dans l’impasse, tu poursuis tout droit,
tu ressors du rétrécissement et longes une boutique à la large vitrine,
mais qui ne vend rien,

on aperçoit des boîtes à lettre à l’intérieur,
et une porte d’accès sans doute aux étages au-dessus,
des appartements à faible loyer,

une manière de reconvertir l’ancienne arrière-boutique
et le logement de fonction du commerçant,

quand tu la quittes, tu rejoins le stop et fais face à un rond-point,
juste un cercle au bitume rose, légèrement bombé,

quelque chose de symbolique, qui incite les voitures à tourner autour,
fréquemment elles mordent le monticule sur le pourtour,

mais c’est suffisant pour réguler le flux des autos
qui viennent de gauche, de droite et d’en face,

l’endroit routier le plus sophistiqué du village, le rond-point,
on peut faire une supposition,

c’est que le restaurant au coin, dont l’angle est ébréché,
sans doute un camion qui l’a heurtée,

une ancienne pizzeria du nom de l’Oasis et n’en était plus une,

qu’on craignait un nouvel accident,
on avait jeté quelques couches de goudron pour forcer le ralentissement

écrit ou proposé par Christine Simon
BY-NC-SA (site sous licence Creative Commons BY-NC-SA)
première mise en ligne le 30 novembre 2019 et dernière modification le lundi 17 août 2020
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