Tombée en arrêt devant ce calicot affiché comme motto militant sur la façade du T.G.P. [1] de Saint-Denis. Qui ne serait d’accord avec cette assertion, toute notre vie nous avons éprouvé l’importance de la culture, de la science, de l’information pour nous tirer par le savoir du guêpier de la censure, de la désinformation, de l’ignorance, alors bien sûr on signerait des deux mains la pétition de qui nous le demanderait vers les décideurs concernés, on serait du côté de l’ami qui lancerait le débat à un dîner en ville un soir. Ça a la couleur d’un message de lutte, le look d’un slogan contestataire, le panache d’une attaque bien envoyée. Mais à qui ?
Qui lit ça dans l’espace public, dans la rue à Saint-Denis ?, le copain qu’a la carte, le militant qu’a son abonnement, le cultureux qui joue dans les pièces, qu’on le secoue, quoi de plus normal.
Mais si celui qui lit est un titulaire du RSA qui au quinze du mois n’a pas les six euros pour venir voir une pièce ou un chômeur qui se demande comment il va payer 11 euros l’entrée quand ça représente le montant des tickets de métro nécessaires à sa recherche d’emploi, me demande ce que ça peut lui faire à celui-là ce bras d’honneur qu’on fait bien haut quand il passe.
Allez, Messieurs les théâtreux, préfère croire à votre dépit ou à votre ignorance de la réalité d’ici, parce que sinon ça ressemble juste à ce qu’il vit quotidiennement, le pauvre, non seulement t’es pauvre, mais en plus t’es con.
Comment peut-il deviner à qui s’adresse le message, si ce n’est pas précisé ?
17.25 : version corrigée suite aux remarques de Brigitte Célérier sur twitter.
Messages
1. vous trouvez..., 8 octobre 2014, 17:10, par brigetoun
message aux "décideurs"
pour que le coût de la culture n’entre pas en jeu
et que l’on puisse la mettre à disposition
(reste que quand on a très peu on n’ose pas, même quand elle est gratuite)
2. vous trouvez..., 8 octobre 2014, 17:46, par Christine Simon
en fait, ce qui me gêne, c’est l’ambiguïté, quand on le lit dans le contexte de la marche en ville, le fait que ça n’est pas une banderole écrite à la main, qu’on s’attendrait à voir quand une équipe est en lutte contre le pouvoir.
Le message peut se lire à plusieurs niveaux, ça qui gêne.
3. vous trouvez..., 9 octobre 2014, 09:27, par Dominique Hasselmann
Pendant le festival d’Avignon, les intermittents du spectacle s’adressaient nommément à qui de droit : FH, Filippetti, Gataz...
Là, on a effectivement l’impression que l’on cherche à culpabiliser... le passant. Pourtant, la (nouvelle) ministre de la Culture a bien un nom - Gérard Philipe aussi.
Voir en ligne : http://hadominique75.wordpress.com