la phrase avait perdu son ombre d’italique,
son flanc n’abritait plus, ses mots pas contenus,
elle vivait en jachère, mais pour quel exquisite
et guettait le semeur, le vent et puis le grain,
qu’elle était tendre cette terre, de tant de minéraux
la phrase attendait l’heure ou plutôt la saison,
timide épistolaire d’un printemps sans musique
la valse-hésitation d’un verbe flamenco,
d’épithètes, d’attributs,
sans queue ni tête, les substituts,
– pas de destination à celui qui erre-,
prit fin avant le point
descendais l’escalier, savais pas où, les pieds,
bégaiement commença, sous la charrue, le soc,
humant le silence, le mot chercha le fond,
la voix du labour, un dimanche, sans âge
ouvrons les guillemets, même sans majuscule,
sans même la prétention d’une histoire à grande hache
à conjuguer le sens s’alignent les sillons,
nous irons à poème et puis boustrophedon
chen zhen
galerie perrotin
crédit photo christine simon
Messages
1. ombre d’italique, 18 mai, 21:43, par dominique hasselmann
Dactyle et tactile, machine à écrire du souvenir, des lettres sculptées dans le papier ou des feuilles empreintes du burin -ou Borinage - de la frappe.
Voir en ligne : Métronomiques
2. ombre d’italique, 19 mai, 08:28, par Dominique Hasselmann
Dactyle, tactile… musique saccadée, sensation des touches… machine à écrire machinalement (avant l’arrivée de l’ordi plus silencieux), frappe sculptée du papier qui s’en trouve parfois transpercé par la pensée même.
Beau texte qui s’imprime dans l’esprit. :-)
Voir en ligne : Métronomiques