Quand le nous a disparu, le nous des fidèles, des extravagants, des bucoliques, des désespérés, il aurait pu laisser sa trace, envahir la jachère, souviens-toi de nous, mais il avait tellement disparu, que même ses marques en ornières d’un épisodique passage sur terre, l’effet que ça faisait, cette certitude d’ensemble, ce déploiement d’un pare-feu plus fort que toutes les musiques sinistres de l’onde, que même l’effluve de cette charmante distraction, la fossette qu’on en gagnait à chaque envol, s’était dissimulée, diluée, dissoute, que le nous ne gisait même pas sous terre, incinéré et parti en fumée, il n’était plus non plus dans l’air, sur un nuage, ne battant le pavé devant la porte d’aucune stratosphère, les mots sont encore de trop qui l’évoquent, faisant nœud à défaut de nous, ne viendront bientôt que ces formules chimiques, même pas, ces recettes prophylactiques, pour abolir l’idée même de son souvenir, no sunshine in the spotless mind, l’esprit immaculé des solitaires.
Marcel Hasquin
Messages
1. no sunshine in the spotless mind, 6 juin 2017, 22:29, par Dominique Hasselmann
Gondry, SF mentale, pas un "genre" lamentable... les mots fusent.
Voir en ligne : Métronomiques