Cette histoire de lit, la femme est fragile, du grand âge, elle passe sa journée assise sur le canapé, horizon court terme, la télévision, napperon, bibelot, et elle tremble, pas les programmes qui la font trembler, c’est Parkinson qui la secoue, comme la mère de Samuel Beckett, ou Didier Anzieu, mort de la maladie, se souvenir de sa mère Marguerite, internée douze années à Sainte-Anne et soignée par Lacan, le cas Aimée, qui ne le dira pas au fils quand il l’aura en consultation, de quoi trembler sans doute, mais le fils dont on parle ici, celui de la femme muette et gracile sur le canapé, aime sa mère comme compte une banque, et petits embrouillaminis micmac à moi le flouze, alors pas de placement, pas de lève-personne, pas de fauteuil, trop cher pour elle, et les institutions, elles ont beau leur dire, même à deux auxiliaires, elles ne peuvent pas faire le transfert sans l’équipement, alors pour la nuit, on la couche sur le canapé, un an que ça dure d’une vie à deux positions, assis, couché, quelle chienne de vie ça lui fait dans la tête, de dormir sur ce pas canapé-lit qui fait lit-canapé, et comment on dort après ça.
Messages
1. tous les canapés ne se déplient pas en littérature, 4 juin 2015, 07:27, par Dominique Hasselmann
Le canapé concurrence parfois le divan : plus simple, moins cher, là, quand on peut s’y étendre.
Voir en ligne : Métronomiques
2. tous les canapés ne se déplient pas en littérature, 4 juin 2015, 07:53, par Christine Simon
mais il faut parfois le divan pour sauver du canapé