
ils sont nus, étendus dans une nudité jaillie d’une lumière blanche, au matin décharnés de la vie avancée, peaux ridées du grand âge, et les meubles dans l’ombre, ils sont nus sur le sol, au pied de la fenêtre, corps l’un sur l’autre, d’une nuit ravagée, d’une nuit d’un secret, celui de ce couple, là, ils sont nus d’une vision qui nous tombe, impréparée qu’on est, que faire de deux corps nus, à l’heure d’un travail, on vient pour assister, mais les nus sur le sol sclérosent la parole, la ligotent, et même la ligaturent, falloir le dire, exprimer le, qu’on perçoit, la fenêtre grand ouverte, l’à-pic des douze étages, l’intention qu’on devine, désespoir mais de qui, ce qu’on voit est le résultat, d’un événement le résultat, mais plus silence à présent, sauf à l’antre, ces griffures, à l’antre la trace d’un sexe sur la peau d’Alzheimer, que reste-t-il de l’esprit quand on s’empare du corps, quel secret a voulu tomber dans l’abîme, ceci est une mise en scène, l’irruption de la fin, dans la chambre, "portrait de nus en débâcle"