Monter l’escalier mécanique, toujours en haut qu’il faut reprendre ton souffle, tu viendras cogner sur un plan de ville, inévitable car mis là à cet effet, le lire à bas bruit, ses lieux, presqu’intérieurement, mais en articulant chaque son dans le mouvement des lèvres qu’il implique, Baie des diables, Champs élidés, Golfe de Casse-cogne, Contreforts des Palpes, Massif Vos-Sien, Vallée de la Trône, Couloir rôde-à-mien, Delta du Monde, Vallée du Goût, puis attendre, attendre que l’objet d’un blasphème vienne se nicher dans la liste, que peut-être « Vous êtes Ici » est le plus obscène de ces sèmes, celui qui lie le multiple au singulier, coup d’œil centrifuge, retour centripète, t’assignant là et maintenant comme unique, délivrant le message que la mappe te parle, qu’elle te reconnaît, toi, qui entres…, qu’on serait cette tache couleur vermillon, située à l’orifice de l’espace qui s’offre, que ce serait une invite à parcourir la traînée des coordonnées orthonormées, jouant des angles, balayant les carrés, ceux aux bouts légèrement courbés, comme d’une projection ancienne mais qu’on aime, revenant, retournant, jusqu’à ce moment où tu trouveras les contours d’un mot à toi dans la sinusoïde d’une rue. Alors tu sauras quel mot prononcer.
chanson inspirée du poème « wendell p. bloyd » d’edgar lee master