si on laissait monter une voix, interrompre la pensée pour accueillir, mais quelle voix, d’où venue, qui remonterait des nappes de brume qui envahissent les terres par ici, un dialogue du renaître, un chuchotis intérieur qui deviendrait limpide, que seraient les mots dits, d’un passé vécu ou nés de l’imagination, une phrase qui recouvrirait celle qu’on oublie, mais gardant l’intonation forte comme preuve de vivant, découvant, passée par le machicoulis d’une tour sur la défensive, la question réelle entendue, indiscrète, indiscrète sur lui, avouant qu’il avait lu, qu’il avait su, qu’il avait là curiosité, que dans la question se rouvrait l’entièreté du dialogue, le dézinguait, le forçait dans sa logique de déni, que la question avait permis l’incessant gymkhana des formes, des images, des mots lus, vécu depuis, mais auquel il manquait comme la seconde pile de l’arche, l’atterrissage, le ressenti des ondes, si une voix adressante et peut-être la caresse sur la peau advenait dans l’espace ainsi ouvert