On laisse se perdre les textes,
des branches qui flottent sur le courant,
s’en vont au loin,
destin de bois flotté,
ces textes-là,
on cède, on lâche, on démissionne,
on n’aurait pas cru assez,
pas de mission forte,
une déconvenue quand on se rend compte,
ça n’était que ça,
on les désinvestit comme d’un regard de mère indifférente,
qui n’est pas le contraire de différente,
mais celui d’aimante
on ne les aime plus, on les quitte
les autres, on les sauve
pour les garder, on les sauvegarde,
on dirait qu’on les range, qu’on les classe,
pourquoi on serait sauveuse
on n’est que plieuse de mots en quatre,
être dans la matérialité d’un rangement de placard,
pas en boule non, en quatre,
quatre temps, un objet,
quatre gestes et l’objet perd sa forme,
le texte est plié, comme on dit c’est plié,
c’est fini
et puis il y a les livres envers et contre tout