
Devant la porte blindée, sur l’espèce de terrasse recouverte d’un carrelage marron, un homme est penché, il balaie, juste la brosse d’un balai tenue au bout de ses bras, avec lenteur et obsession, surtout des mégots qu’il chasse en bas des trois marches. Il n’est pas en uniforme. Dans un coin, un grand sac de sport noir.
A l’intérieur, une femme, accompagnée de son fils qui ne porte qu’une veste de survêtement en coton gris et un jean blanchi, raconte leur histoire, où il est question d’un mari, de ses messages qu’elle fait écouter à l’homme assis derrière la vitre. Elle porte des bottines noires cloutées doré.
Au-dessus d’une porte battante, il y a écrit POSTE et des hommes passent et repassent. A un certain moment, une femme en tailleur franchit le seuil. Elle porte de hauts talons, elle est en civil.
Sur les chaises design en métal, mais peu confortables, trois personnes attendent.
Leurs voitures, garées sur le trottoir juste en face de la terrasse dallée, ont la vitre passager cassée.
Pendant deux heures, elles attendent, au bout d’un moment, ne sont plus que deux, un couple. L’autre est partie, marre d’attendre.